Communiqué de presse FTTE

Jeudi 7 mai 2009 // Ils ont dit et fait

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La Fédération des Travailleurs de la Terre et de l’Environnement de la CNT, réunie en Assemblée Générale les 14 et 15 janvier derniers, se déclare solidaire des 3 personnes poursuivies par la justice pour avoir participé, le 17 novembre 2005, à une action du Collectif contre la Biométrie, au lycée de Gif sur Yvette.

Cette action, qui a mis hors d’état de nuire deux bornes biométriques, installées à l’entrée de la cantine du lycée, est, pour nous, non seulement légitime mais nécessaire à la prise de conscience de l’ensemble de la population sur l’offensive menée contre sa liberté. C’est à nos yeux, une action de légitime défense face à l’attaque des industries de l’électronique regroupées dans le GIXEL. Cet organisme de lobbying n’hésite pas à déclarer, dans son Livre bleu : que « la sécurité est très souvent vécue (…) comme une atteinte aux libertés individuelles. (…) il faut donc faire accepter par la population les technologies utilisées et parmi celles-ci la biométrie, la vidéosurveillance et les contrôles (…) il faudra probablement recourir à la persuasion et à la réglementation… » et ce, « dès l’école maternelle ».

Nous considérons que dénoncer la mise en place progressive de toutes ces techniques de surveillance ou de pistage des individus participe à la résistance globale contre le contrôle des esprits qu’induisent toutes ces technologies.

La carte d’identité biométrique (Ines), obligatoire dès 2006, perfectionnée bientôt par les nanotechnologies (technologies de l’infiniment petit) concrétisera le contrôle total que tout État, démocratique ou totalitaire, toute autorité, rêve d’exercer sur les individus.

Nous considérons que cette lutte fondamentale doit être menée partout où cela est possible, quel que soit le secteur d’activité, par tout individu ou groupe d’individus attaché à la défense de la liberté individuelle et collective.

Nous, travailleurs de la terre, qui sommes de plus en plus contraints dans nos métiers, nos vies, par l’instauration de réglementations administratives, de normes de productions, inspirées uniquement par l’industrialisation de l’agriculture, nous nous sentons au cœur de cette résistance.

Nous qui avons choisi ces métiers par attachement à la nature et à la liberté ne pouvons que nous opposer à cette logique industrielle, non seulement parce qu’elle produit des effets sanitaires et sociaux catastrophiques, mais aussi parce qu’elle est la négation même de nos métiers et de nos vies de femmes et d’hommes.

Nous éleveurs, bergers, chevriers, vachers des plaines, des causses et des montagnes européennes, subissant déjà un marquage de nos bêtes, hors de toute raison, venons de découvrir que la future réglementation voudrait nous contraindre à partir de 2008 à un marquage électronique (puçage).

C’est, dans ce cas, soit-disant pour protéger la santé des consommateurs que ce nouveau règlement est pris, comme la biométrie l’est pour soi-disant protéger la sécurité du citoyen.

Le télescopage symbolique de ces mesures pour l’identification électronique de nos troupeaux et de nous-mêmes, en dit long sur le peu de cas que les États, les chercheurs et les industriels font de notre dignité.

Nous ne sommes ni dupes, ni résignés, et nous appelons à un sursaut de tous les individus pour rejeter ces technologies et lutter pour leur liberté.

Fédération des Travailleurs de la Terre et de l’Environnement

16 janvier 2006